Le débat autour de la location ou de l’achat d’une maison de vacances suscite un intérêt croissant, particulièrement dans le contexte actuel du marché immobilier. De nombreux Français se posent la question suivante : est-il plus avantageux de louer ou d’acheter une résidence secondaire ? Ce choix n’est pas anodin et requiert une réflexion approfondie sur divers aspects financiers, pratiques et émotionnels.
Le marché immobilier en pleine mutation
Investir dans un bien immobilier a toujours été perçu comme une valeur refuge. Cependant, les dernières années ont vu des changements significatifs sur le marché, notamment en ce qui concerne les prix et les options de financement. En effet, après un post-Covid où la demande pour des maisons de campagne a explosé, on observe depuis 2023 une forte baisse des ventes de résidences secondaires, estimée à environ 25%. Ce retournement s’explique par la flambée des taux d’intérêt, rendant les projets d’achat de plus en plus difficiles à financer.
Depuis 2013, les prix de l’immobilier ont grimpé de près de 40%. Cependant, cette tendance haussière semble connaître un repli, offrant une légère opportunité d’acheter pour certains. Pour les experts du réseau immobilier Expertimo, ce phénomène est également lié à une évolution sociétale ; le modèle traditionnel des réunions de famille dans une maison de vacances est en déclin.
Une grande partie des acheteurs potentiels se retrouve aujourd’hui dans une situation où acheter une maison de vacances devient un luxe, réservée à une élite ayant des revenus conséquents. Selon le courtier Pretto, le profil type de l’acheteur se compose généralement de personnes âgées de 45 à 65 ans, avec des revenus annuels dépassant les 60.000 euros. Le prix moyen d’une résidence secondaire se situe autour de 280.000 euros.
Les atouts de la location temporaire
Choisir de louer plutôt que d’acheter peut être une option financièrement plus intéressante pour de nombreux candidats. En effet, rester locataire permet d’éviter les risques et les coûts associés à l’achat d’un bien immobilier. Bien que la location puisse sembler être une perte sèche sur le court terme, elle offre une certaine souplesse qui attire de plus en plus de Français. Pour une maison à Miramas, par exemple, louée deux semaines par an sur une période de 25 ans, le coût total ne dépassera pas les 70.000 euros, un montant bien inférieur à celui requis pour l’achat.
La rentabilité de la location doit également être intégrée dans la réflexion. En fonction des choix effectués, il est possible de louer sa maison sur des plateformes telles qu’Airbnb, Abritel ou encore Booking.com, permettant de rentabiliser un investissement. Toutefois, la simplicité de gestion et l’absence de obligations financières lourdes, telles que les frais de notaire ou les taxes foncières, en font un choix moins risqué pour les ménages alors que les projets d’acquisition semblent de plus en plus financiers.
Comparer les coûts d’achat et de location
Lors de l’examen des coûts, la location d’une maison de vacances doit être mise en perspective avec ce qu’implique l’achat. Pour la maison de 100 m² mentionnée précédemment, le coût total de crédit sur 25 ans pourrait approcher les 1.341 euros par mois, soit environ 404.000 euros en tout, incluant les intérêts. Pour rentabiliser ce type d’acquisition, il serait nécessaire de louer la propriété pendant au moins deux ou trois mois par an, ce qui, dans la pratique, s’avère difficile à réaliser.
La fréquence d’utilisation de la résidence joue un rôle central. Pour ceux qui évaluent une location régulière, l’option de louer peut donc se révéler bien plus bénéfique financièrement. La gestion de la location, avec les plateformes comme Gîtes de France et Sonder, peut générer un revenu passif, à condition de bien choisir la localisation. Un bien situé à proximité de la mer sera souvent plus demandé que celui à la montagne, par exemple.
Choisir la localisation du bien immobilier
La localisation est un facteur fondamental lorsqu’il s’agit d’investir dans une résidence secondaire. De nombreux éléments doivent être pris en compte, comme la distance par rapport à la résidence principale et l’accès aux commodités. Certaines villes, comme Saint-Sauveur-en-Puisaye dans l’Yonne, affichent des prix d’achat relativement abordables, autour de 1.000 euros/m². À l’inverse, des localisations prisées, comme Villefranche-sur-Mer sur la Côte d’Azur, peuvent dépasser les 15.000 euros/m².
Investir dans une propriété située dans des zones touristiques très prisées peut être une bonne stratégie pour maximiser le rendement locatif. Par exemple, louer sur des plateformes telles qu’HomeAway ou Locatour devient très rentable dans des lieux attractifs. En comparaison, une maison isolée pourrait obtenir peu de réservations, remettant en question la viabilité de l’achat.
Les nouvelles tendances de la location de vacances
La manière dont les Français envisagent la location de vacances a également évolué. De plus en plus d’entre eux se tournent vers des solutions innovantes, notamment le concept d’abonnement à des maisons de vacances. Par exemple, la plateforme Barak propose un modèle d’abonnement où les utilisateurs paient seulement pour les périodes réservées, tout en permettant à d’autres locataires d’utiliser la propriété à d’autres moments. Cette flexibilité est très appréciée par ceux qui souhaitent éviter les coûts d’une propriété à l’année.
Cette tendance s’aligne sur les besoins des familles modernes, souvent moins nombreuses et avec des attentes différentes en matière de vacances. Le souhait de voyager à différents endroits dans une même année, sans les contraintes d’un bien immobilier, fait de ce modèle un choix de plus en plus populaire. En réfléchissant à la location sous cet angle, il devient plus facile de voir pourquoi un nombre croissant de familles renoncent à l’idée d’acheter leur propre maison de vacances.
Le futur des résidences secondaires
À l’avenir, la location pourrait prendre une position encore plus forte sur le marché des maisons de vacances, particulièrement avec l’émergence de nouvelles réglementations autour des locations saisonnières. Avec moins de propriétaires sur le marché et des lois de plus en plus strictes encadrant la location, les opportunités d’acheter pourraient devenir encore plus contraignantes. La nécessité de faire face à des taxes de plus en plus élevées, ainsi que d’autres frais, pourrait dissuader même les acheteurs les plus motivés.
Les plateformes comme Pierre & Vacances, Holidu, et d’autres acteurs de la location saisonnière s’adaptent à ces nouveaux besoins et s’efforcent de proposer des solutions qui répondent aux attentes des vacanciers. Ce passage vers une économie de partage, où la flexibilité devient la norme, pourrait transformer la manière dont les Français perçoivent la résidence secondaire et adapter leur choix entre louer ou acheter.
